Ce deuxième et dernier
volume des
mémoires du victorin Jean de Thoulouze conduit le lecteur de
1638 à la veille de la mort de l’auteur, en
décembre 1659.
Un changement important
intervient dans sa vie en 1641, lorsqu’il est expulsé
de sa charge de prieur de l’abbaye parisienne à la
suite d’une coalition d’hostilités et se trouve
contraint de réoccuper sa cure d’Athis-sur-Orge. De
façon concomitante, une modification des centres
d’intérêt s’aperçoit : le
texte est davantage orienté vers les
événements du siècle, au détriment des
détails de la vie de l’abbaye, et l’on observe
une provisoire diminution de la place donnée aux documents
d’origine ecclésiastique inclus dans le cours de la
narration.
Ces changements accroissent
l’intérêt de ces mémoires. Jean de
Thoulouze consacre quelques développements aux
dernières années de Louis XIII et au complot de M. le
Grand, puis s’intéresse aux troubles de la
Fronde : on trouvera en particulier un récit de
l’évasion du cardinal de Retz et de son périple
avant qu’il ne joue son rôle dans le conclave menant
à l’élection d’Alexandre VII. Jean de
Thoulouze évoque aussi les dernières années de
la Guerre de Trente Ans. Mais on retrouve surtout
l’écho de la grande affaire qui agite tout Paris et le
royaume : le jansénisme, à propos duquel le
chanoine augustin, toujours homme de juste milieu, montre son
attachement à la règle tout en se affirmant son
respect de la prérogative pontificale. Comme dans le premier
volume, le Mémorial procure en outre nombre
d’utiles renseignements biographiques sur les
confrères de l'auteur.